La cithare est un instrument de musique à cordes pincées faisant partie du folklore autrichien ou germanique, répandu aussi en Suisse, en Slovénie et en France.
Le terme désigne aussi en organologie une famille d'instrument ayant la particularité d'avoir les cordes de jeu tendues d'un bout à l'autre de la caisse de résonance, sans manche ni clavier.
La caisse de résonance a une forme trapézoïdale, relativement plate. La table d'harmonie à une grosse ouïe centrale et des décorations y sont souvent appliquées. La cithare possède autant de cordes que de notes jouables (par la main droite) pour la mélodie, et quelques chœurs, ensembles de quatre cordes assurant les accords de l'accompagnement (qui sont joués de la main gauche). Les cordes mélodiques sont fines et décroissent en longueur de la gauche vers la droite, c’est-à-dire des sons graves vers les sons aigus. Les chœurs consistent en groupes de quatre cordes approximativement de même longueur mais de grosseurs très différentes pour produire des accords montants lorsqu'elles sont grattées de la droite vers la gauche. Des chevilles en métal assurent fixation et accord.
Certains modèles sont frettés sur la partie consacrée aux accords.
Les cithares occupent dans la musique chinoise et de là dans tout l'Extrême-Orient, une place de première importance, par l'originalité de leur facture, leur ancienneté et leur musicalité. Les cithares se (瑟) et qin (琴), appariées en un couple symbolique, apparaissent conjointement dans les textes anciens aussi bien que dans les fouilles archéologiques. Presque tombé dans l'oubli dès le début de notre ère, le se à vingt-cinq cordes et chevalets mobiles - en trois groupes de 9+7+9-se révèle omniprésent dans les rituels musicaux des Zhou. Il subsistera par la suite à titre de témoin du passé dans l'orchestre de musique yayue et dans le temple de Confucius. Depuis longtemps le zheng (筝) à treize cordes, plus malléable et voué à un répertoire moins formel, l'a relayé gardant sa table d'harmonie bombée et ses chevalets mobiles, mais disposés sur un seul rang, comme un vol d'oies sauvages, de sorte que la technique de jeu de la main droite peut s'agrémenter des ornements effectués par la main gauche qui module la longueur vibrante de la corde. Confident privilégié des femmes, éminemment adaptable à tous les genres et à tous les répertoires, le zheng changera ses cordes de soie pour du laiton, du nylon ou de l'acier et le nombre de ses cordes passera de seize à dix-huit, de vingt et un à vingt-cinq, pour revenir à celui du se, jouant de son hybridité pour mêler à ses doigtés ceux du pipa ou de la harpe. Il est la proie rêvée, par la brillance de ses sons et la viruosité à laquelle il invite, des musiciens poste révolutionnaires qui l'ont affublé de leur désir de résonner plus que nature au détriment de la musique.
Le qin à sept cordes et sans chevalets mobiles, après une longue évo- lution depuis les Royaumes Combattants, passe par des moutures diverses, sa caisse s'allongeant et s'affinant, ses cordes passant de dix, à neuf sous les Han puis à sept cordes sous les Jin de l'Est, tandis qu'apparaissent, le long de sa touche, les treize pastilles de nacre déterminant l'emplacement des noeuds harmoniques. La faible intensité sonore de ses cordes de soie le voue à une musique d'un genre intimiste où l'ouïe de l'auditeur s'affine pour ajouter ce qui est suggéré à ce qui est émis, dans une profusion d'effets sonores dont la subtilité fait appel à une symbolique d'une grande richesse. Au fil des siècles, le qin ne s'est jamais départi de sa noblesse et des ressources infinies de la musique qu'il détient.
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